La politique de la France en Afrique
Orateur: Jean Blaise GWET
Monsieur le Président de l’Académie Géopolitique de Paris,
Excellence, Messieurs les Ambassadeurs,
Chers Académiciens,
Messieurs les Officiers et Colonels,
Mesdames et Messieurs les Professeurs, Directeurs des Instituts et des Sociétés,
Chers Invités,
Chers Étudiants,
Mesdames et Messieurs,
Je suis Jean Blaise GWET, Homme politique, Commandeur de la Légion d’Honneur, deux fois candidat aux Élections Présidentielles de 2011 et 2018 au Cameroun. A nouveau, je suis candidat à la prochaine élection présidentielle de 2025. Cette fois, avec forte conviction d’être élu le prochain Président de la République du Cameroun.
Mesdames et Messieurs, rentrer dans le vif du sujet, sans reconnaître à César ce qui lui appartient, serait de mon de vue, et par rapport à mon éthique, commettre un crime de lèse-majesté. Je voudrai à cet effet, adresser mes sincères remerciements au Président de l’Académie de Géopolitique de Paris, qui m’a fait une fois de plus, l’insigne honneur d’être invité en ces lieux, pour exposer, sur la thématique de : « La politique de la France en Afrique ». Une thématique au cœur des enjeux et des bouleversements des relations entre la France et l’Afrique, et surtout, au centre des printemps des Coups d’Etats qui soufflent actuellement en Afrique.
Moi ! Président de la République du Cameroun, dès 2025, ma mission ne sera un succès, que grâce à ces bonnes équipes talentueuses et compétentes qui m’entourent. Des équipes de jeunes camerounais et camerounaises, d’amis, de frères et sœurs, de parents, de grands-parents, de journalistes, des membres de la diaspora, des Panafricanistes, des amis Français, Américains, sans oublier, tous ceux qui œuvrent aussi bien dans l’ombre qu’à mes côtés, jours et nuits, pour qu’ensemble, nous puissions redonner le bonheur et la dignité au peuple Camerounais et Africain en général.
Il en est de même, pour le Président de l’Académie géopolitique de Paris, qui ne peut travailler et réussir qu’avec de bonnes équipes autour de lui, des équipes dans lesquelles se trouvent des Hommes et des Femmes qui agissent dans l’ombre, pour certains et qui malheureusement, font rarement l’objet d’éloges pour leurs contributions à la préparation et à la réussite d’un travail. A tous ceux-là, mes sincères remerciements et ma profonde gratitude aux administrateurs de l’Académie Géopolitique de Paris, ainsi qu’à toute l’équipe qui accompagne le Président, dans la préparation, l’organisation et la réussite de ce colloque sur la Thématique : AFRIQUE : DYNAMIQUES AFRICAINES.
Avec votre permission, Monsieur le Président de l’Académie Géopolitique de Paris, permettez-moi de saisir l’occasion qui m’échoit, du haut de cette tribune en ces lieux, pour exprimer mes sincères remerciements et ma profonde gratitude à tous ceux-là qui croient en ma vision et qui m’accompagnent dans cette mission, qui pour moi est Divine et un devoir, pour la quête du bonheur de chaque camerounais et de chaque Africain en général. A vous tous, qui nous observez encore, il est temps de se réveiller et de rejoindre nos rangs.
J’ai écrit un essai, qui porte ma vision et nos 20 Engagements. Je pourrai le dédicacer à la fin de cette conférence, pour tous ceux qui souhaitent l’acheter. Son prix est à 19 Euros
MERCI A TOUS !
INTRODUCTION |
La France et l’Afrique sont liées par une histoire commune depuis des siècles, une histoire à l’origine de la politique Française en Afrique. Une politique Française, qui prend ses sources de manière officielle et organisée, après la conférence de Berlin.
Une conférence organisée en Allemagne, de novembre 1884 à février 1885, par le chancelier Bismarck[1], suite aux multiple tensions et rivalités systématiques pour le morcellement du continent noir. C’est à l’issue de cette conférence de Berlin que le droit de coloniser l’Afrique fut fondé et répartie entre plusieurs pays : les Français, les Britanniques, les Allemands, les Belges, les Portugais et les Italiens[2].
Plusieurs Siècles plus tard, le vent de la liberté souffle sur le continent africain. Marquant ainsi l’année 1960, comme une année des indépendances de plusieurs pays d’Afrique, avec le Cameroun qui s’affranchit le 1er janvier 1960, suivi du Togo le 27 avril, du Soudan français (actuel Mali) le 20 Juin, du Sénégal le 20 Juin, de Madagascar le 26 juin. Du Dahomey (actuel Bénin) le 1er Août, du Niger le 03 Août, de la Haute-Volta (actuel Burkina Faso) le 05 Août, de la Côte d’Ivoire le 07 Août, du Tchad le 11 Août, de la République Centrafricaine le 13 Août, du Congo-Brazzaville le 15 Août, du Gabon le 17 Août et de la Mauritanie le 28 Novembre 1960.
Depuis l’époque des colonisations à nos jours, la politique de la France en Afrique a subi beaucoup de mutations. Des mutations qui s’accélèrent aujourd’hui, dans un environnement Africain, composé en majorité des jeunes Africains intellectuels, talentueux, cultivés, ingénieux, outillés, grâce au digital, aux réseaux sociaux, ainsi qu’aux nouvelles technologies.
Une nouvelle génération d’Africains et des panafricains, soucieux de la justice et de la paix. Une génération, ayant la bonne connaissance des richesses de leurs pays et de leurs sous-sols. Une Génération consciente, d’en être en partie, propriétaire de ces richesses pillées et gaspillées par d’autres, alors qu’ils en ont aussi droit. Soit à travers la scolarité gratuite, soit à travers des bourses, soit à travers des bornes d’eau gratuites, soit à travers l’électricité, soit à travers des routes, soit à travers des assurances maladies gratuites, soit à travers des allocations familiales, et j’en passe…
Malheureusement, le peuple Africain est abusé et ne touche aucun droit. Ce que je trouve totalement anormal et abusif. La Politique étant un choix et un devoir de servir une Nation et un Peuple, et non de se servir, servir sa famille et un esclave au service des intérêts de certains amis de l’occident, en oubliant son propre peuple. Cette révolte explique peut-être en partie les raisons des coups d’Etats que traverse l’Afrique.
Le continent africain, connaît désormais des évolutions rapides, tant en matière culturelle, de développement économique et social, de problèmes alimentaires, de menace terroriste, de flux migratoires, des conflits internes et des coups d’Etats qui renaissent, peut-être avec raison, pour aider à résoudre définitivement le problème de longévité au pouvoir et de transition de pères en fils, à la tête de certains Etats Africains.
Aujourd’hui, la France perd de plus en plus, des positions en Afrique au détriment d’un accroissement du rôle de l’Union européenne. Par ailleurs, une plus grande implication des Etats-Unis, de la Russie et de pays émergents tels que la Chine et l’Inde, se fait fortement remarquer. . . .
Avec humiliation, le Legs du Pré-carré français en Afrique, un héritage colonial trouvé en place depuis les époques de Louis-Napoléon Bonaparte, Charles
de Gaulle, Georges Pompidou, de Valéry Giscard d’Estaing, de François
Mitterrand… s’écroule sous les yeux et le regard impuissant du Président Emmanuel MACRON.
Pire encore, la politique de la France en Afrique, est aujourd’hui humiliée, chassée, dans plusieurs pays victimes des déstabilisations, de la manipulation et des coups d’états, malgré les accords de coopération signés, selon la loi N° 60-1225, du 22 Novembre 1960 pour ne citer que les cas de la République Centrafricaine, du Mali, du Burkina-Faso, de la Guinée et aujourd’hui du Niger.
Est-ce l’échec d’une politique Française en Afrique ? Est-ce le rejet de la France de l’Afrique ? Est-ce le rejet des Français de l’Afrique ? La France a-t-elle encore une chance de reconquérir les cœurs des Africains ? Autant de questions, qu’ensemble à travers ce colloque, nous pourrons peut-être trouver des réponses et peut-être des pistes de solutions à envisager.
Le Cameroun, étant un carrefour géostratégique, le cœur et le poumon de l’Afrique centrale, reste à mon point de vue, une grande porte et un médecin pour aider la politique Française en Afrique, à recoller les morceaux, avant qu’il ne soit trop tard. Le choix d’un Homme nouveau, loin du système actuel et familial, est l’unique solution qu’attendent notre peuple et l’Afrique en général.
Pour une parfaite compréhension de la politique Française en Afrique, il est important de s’appuyer sur un échantillon de pays, le cas de la politique Française en République Centrafricaine, en est une belle illustration.
PARTIE I
LA POLITIQUE DE LA FRANCE EN AFRIQUE UN EXEMPLE DE CAS : LA REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE |
La République Centrafricaine, un pays pourtant très riche, mais pauvre aux multiples enjeux, et dans lequel depuis son ascension à l’indépendance le 13 Août 1960, il n’a jamais connu, ni paix, ni stabilité. Un Pays dans lequel, la France a intervenu militairement, 7 fois, suite aux coups d’Etats, avant l’arrivée du Président Faustin-Archange Touadéra.
Et pourtant, ce pays fut un des piliers de l’influence française et de la stratégie de sécurité du « pré carré » français en Afrique. A l’époque, le jeune Colonel Jean-Bedel Bokassa, chef d’état-major de l’Armée Centrafricaine, prend le pouvoir par un coup d’État, en renversant son cousin dans la nuit de la Saint Sylvestre, le 31 décembre 1965.[3] , le tout premier Président de la République Centrafricaine David DACKO.
Dans les années 1970, le Président Jean-Bedel BOKASSA, accepte de faire de la République Centrafricaine, une plate-forme militaire de la France en Afrique Centrale. Malheureusement, mal lui en a pris de se rapprocher du Président Libyen, Mouammar Kadhafi. Acte que désapprouve la France qui lance les opérations Caban et Barracuda dans la nuit du 20 au 21 septembre 1979, opération qui se solde par un coup d’Etat qui dépose le Président Jean-Bedel BOKASSA, en le remplaçant par Ironie du sort, par le même cousin David DACKO, que la France n’avait pas protégé lors du coup d’Etat de la Saint-Sylvestre, du 31 décembre 1965.
Depuis cette période, la République Centrafricaine n’a plus jamais connu de stabilité. C’est ainsi qu’à la suite de violents affrontements qui ont fait des massacres de plus de 300 morts[4] à Bangui en début décembre 2013, entre les milices chrétiennes « Anti-Balaka » et l’ex-rébellion musulmane de la Séléka au pouvoir, le conseil de sécurité des Nations Unies adopte le 5 décembre 2013, la résolution 2127, autorisant les forces françaises à intervenir en République Centrafricaine, pour rétablir l’ordre et la sécurité dans ce pays. Une résolution française ouvrant la voie à une opération de maintien de la paix en République Centrafricaine en soutien à la Force Panafricaine (MISCA)[5],
Dès le 5 décembre 2013, l’armée française déclenche cette opération militaire SANGARIS en République Centrafricaine à Bangui. Une opération conduite par les forces françaises, qui prendra fin brusquement le 31 octobre 2016, suite à une annonce officielle du Ministre Français de la Défense, Jean-Yves le Drian, lui-même en déplacement à BANGUI les 30 et 31 octobre 2016.
Ce vide sécuritaire, laissé derrière par la France depuis 2 ans, fragilise le Président Faustin-Archange Touadéra, qui se trouve dos au mur, avec les rebelles aux portes de Bangui. Malheureusement ou heureusement, pour certains, ce vide sécuritaire ouvre dans l’urgence, les portes de la République Centrafricaine à la Russie.
Voici comment, à partir d’une erreur stratégique de la politique Française en Afrique, Le Groupe WAGNER fait son entrée en Afrique Centrale, avec dans ses bagages, la Russie.
PARTIE II
LA POLITIQUE DE LA FRANCE EN AFRIQUE CENTRALE |
Parler de la politique Française en Afrique, est un sujet très vaste qui oblige forcément, le Président de l’Académie, Géopolitique de Paris, à organiser un prochain colloque, au cours duquel, j’aurai besoin d’exposer plus longuement sur les Accords de coopération, signés entre la France et les Pays africains, pour accéder à leurs indépendances. Il s’agit notamment des accords, portant sur la loi n° 60-1225, adoptée par l’Assemblée Nationale et le Sénat, promulgué par le Président de la République Française[6] Charles de Gaulle, le 22 novembre 1960, sur les accords pour la Défense, les accords pour la Coopération monétaire, économique et Financière, et les accords pour l’enseignement supérieur.
A cette prochaine occasion, ci-possible, nous parlerons aussi plus en détail du sujet de la Monnaie, qui est une préoccupation majeure de toute l’Élite intellectuelle africaine.
CONCLUSION |
L’Afrique et la France entretiennent une histoire commune depuis plusieurs décennies. Une histoire marquée par des liens étroits, multidimensionnels, avec des échanges et des interactions humaines intenses et croisés[7].
Une relation ancienne qui se caractérise avant toute chose par des rapports humains très poussés, qui participent par ailleurs à l’identité de la France par le biais des diasporas de nationalité française d’origine africaine. Tant il est vrai, qu’un bon nombre de français ont une origine qui les rattache à l’Afrique, autant en sens inverse, plus de 150 000 Français et Françaises sont établis en Afrique sub-saharienne et près de 500 000 dans l’ensemble du continent[8].
Quoiqu’on dise, l’avenir, la croissance économique et l’industrialisation pérenne de la France sont intimement liés à ceux de l’Afrique en général. Bien que la Russie et le groupe Wagner, occupe de plus en plus des positions pour sécuriser au premier chef, les cercles du pouvoir de ses clients et partenaires Africains, il n’en demeure pas moins aujourd’hui, que la prospérité et la sécurité de l’Afrique centrale en particulier et de l’Afrique en général, conditionnent largement la sécurité et la prospérité de la France.
Donc, il me semble utopique et prématuré de voir la France tourner les pages d’une aussi belle et longue histoire multidimensionnelle avec l’Afrique en générale. Une longue histoire commune, appuyée surtout par des relations humaines intenses et croisés, malgré le sentiment anti-français grandissant, qui peut-être se justifie à raison ou à tort, par la maturité africaine, qui n’est cependant pas contre la France en tant que telle, mais qui souhaite que la France et l’Afrique repense à une nouvelle forme de coopération France-Afrique, gagnante-gagnante pour chaque partie, dans une nouvelle diplomatie multilatérale plus ouverte et dans le respect de la souveraineté de chaque peuple.
En matière de sécurité et de lutte contre le terrorisme, bien qu’il existe de nouveaux partenaires dans le domaine de la défense en République Centrafricaine, il n’en demeure pas moins que les défis de la France et ceux de l’Afrique sont communs et rendent illusoires un engagement, une vigilance et des stratégies qui ne se limiteraient qu’à un certain nombre de pays. Car, Il n’en demeure pas moins que la paix et la sécurité de toute l’Afrique Centrale et de l’Afrique en générale, déterminent aussi la stabilité de la France.
Au regard de plusieurs éléments exposés plus haut, il en ressort clairement que les liens entre la France et les pays d’Afrique Centrale en particulier son long dans l’histoire et multidimensionnels, contrairement à la Russie nouvellement venue dans un pré carré Français conquis depuis des décennies. Tant il est vrai que tout reste à construire dans cet espace économique très riche en ressources naturelles, tel le cas de la République Centrafricaine, le Cameroun, etc. Mais c’est également un continent qui dispose des ressources humaines diversifiées et qualifiées, avec un fort potentiel de développement économique, politique et social.
De mon point de vue, ce serait un aveu d’échec de la politique et de la diplomatie française de ces dernières années en Afrique, que de voir la France plier bagage de certains pays d’Afrique pour laisser place aux nouveaux venus. Au lieu de penser partir aussi facilement de pays d’Afrique, de mon point de vue, il serait plus judicieux à la France, de consolider sa politique en Afrique et de penser à de nouvelles formes de coopération avec les Pays africains ceci au bénéfice de toutes les parties.